4 Avril 2007
Me revoilà dans une gare en ce lundi matin de début avril. Cela faisait un petit bout de temps maintenant que je n’y avais mis les pieds, malgré toutes ces allées et venues des six dernières semaines. Ca change de la voiture, de l’avion et des aéroports, du ferry et des ports, et l’ambiance est toujours si particulière. Ce matin, j’ai tout de même trois heures à attendre ici, à Bruxelles, avant d’attraper le train qui me ramènera près de St Nazaire, à la maison.
J’aime voyager, me déplacer, et bien souvent le voyage importe tout autant que la destination elle-même. Etrange sensation de faire partie de tous ces gens qui ne sont que de passage, tout comme moi. J’observe toujours cette fourmilière qui s’active autour de moi et ces personnages qui déambulent.
Beaucoup de gens voyagent seuls, comme moi. Je suis assise dans le food court, en plein milieu de
Il y a aussi dans ce hall, les femmes de ménage qui ramassent les papiers que les gens dégoûtants jettent sur le sol ; les serveuses, qui nettoient les tables, et effacent toute trace d’utilisation par le précédent passager, faisant place nette pour le prochain qui viendra s’y installer, boire son café, lire son bouquin, se restaurer. Et les types de la sécurité, qui font leur ronde, l’air de rien, deux par deux, histoire de faire régner une impression de sécurité, de sérénité.
Tant de gens différents, n’ayant que pour seul point commun celui de prendre un train, un jour, vers une destination ou une autre. Et les autres, qui animent ce petit monde, le régulent, le nourrissent, bref, toute la logistique autour des foules, tous ceux qui la canalisent.
Moi j’ai allumé le PC pour travailler, tuer le temps utilement, et me changer les idées que j’ai un peu moroses ce matin, car pas envie de rentrer chez moi. Et finalement, je n’ai pas de connexion Internet, donc tant pis, je ferai sans. A la place, j’écoute ma musique, le dernier CD de Christophe Maé, extraordinaire artiste, dans le look, la couleur musicale, bref, une des révélations du Roi Soleil, spectacle non moins extraordinaire. Pour les fans de vraie musique, de jolies choses, de spectacles musicaux, les fans d’Histoire de France, les amoureux des belles voix, les sorties inoubliables, il est clair que je recommande de courir aux dernières représentations du Roi Soleil, sans oublier pour les plus sensibles, le paquet de mouchoirs… J’avais déjà parlé de ce spectacle il y a un peu plus d’un an lorsque j’ai eu la chance incroyable d’y assister (dans l'article ici, et un autre sur Madame de Maintenon ici), mais si je pouvais y retourner, là, tout de suite, je n’hésiterais pas une seule seconde.
Pour en revenir aux passagers des gares, ils n’ont pas l’air plus réveillés que moi ici, tirés de leur lit bien trop tôt, peut-être, ou en transit entre deux trains, aucune idée. Rentrent-ils chez eux, au sein de leur famille après un temps d’absence qui leur a semblé une éternité ?
Ici à Bruxelles, on débute les vacances de Pâques, alors, partent-ils en vacances, leur valise regorgeant de maillots de bain et de crème solaire, ou bien de combis de skis ? Ou au contraire, reviennent-ils de vacances des souvenirs plein les valises et pleins la tête ? Ont-ils quitté des gens qu’ils aiment, ce matin ou même hier soir, pour filer à des centaines de kilomètres de là ? Vont-ils rejoindre leurs bien-aimés ? Fuient-ils quelque part ?
Parfois il serait intéressant de savoir tout des gens en les observant ne serait-ce que quelques minutes, comme en lisant dans une boule de cristal. Poser son regard quelques minutes sur un visage et connaître l’histoire de la personne, son but dans cette gare, et d’où elle vient, où elle va, pour combien de temps, etc…
Tant de gens si différents qui ne se parlent pas, et se regardent à peine. Etrange lieu de passage sans contacts humains, malgré tous ces gens ici. Et moi qui ne suis aussi que de passage, et qui aurai oublié les heures d’attente ici ce matin, une fois rentrée chez moi, une fois replongée dans mon boulot, mes préoccupations, ma vie, mon train-train.