Histoire de cul et morale

4 Octobre 2006

Etrangement, lorsque j’ai écrit ce post qui fait couler autant d’encre sur mon sex partner, je ne l’ai pas publié immédiatement, et je me suis tâtée plusieurs jours…

Pourquoi ? parce que je me doutais qu’il ferait tache d’huile dans mon blog et aussi par rapport au ton que j’y emploie habituellement. Parce que je sais que les moralistes sont parmi nous, que les gens sont bourrés de tabous en tous genres, et que la bienséance fait que tout bloggeur, novice ou aguerri, donne une image de lui (ou d’elle) au travers de ses écrits, qu’il veut se faire la part belle aux yeux de ses lecteurs.

Personnellement, je ne cherche pas à paraître ni parfaite, car j’en suis bien loin, ni irréprochable, car je ne le suis pas. Je suis telle que je suis, j’assume parfaitement, je n’ai de compte à rendre à personne.

Les moralistes s’en donnent à cœur joie dans leurs commentaires : Comment peux-tu t’envoyer un homme marié ? Et si tu étais sa femme, tu en penserais quoi, etc etc…

Etrangement, moi ce qui en ressort, bien au-delà de la moralisation de certains bien pensants qui en ont certainement tout autant que moi à se reprocher dans la vie de tous les jours, eh bien ce n’est pas la morale ou les « c’est bien / c’est mal »

Ce que j’en relève, c’est SURTOUT le machisme ambiant et le CULTURELLEMENT ACCEPTABLE. Je m’explique…

En relisant les nombreux commentaires, voici ce que j’en retire.

Il est inconvenant pour une femme de dire qu’elle aime le sexe pour le sexe, qu’elle s’éclate avec un homme marié, alors qu’elle devrait être bourrée de principes, et culpabiliser à l’idée de prendre le mari d’une autre, en faisant du mal aux enfants, etc, etc… Surtout que (et c’est vrai d’ailleurs) je n’admettrai sûrement jamais que mon homme aille voir ailleurs d’un simple coup de fil.

Alors en gros, il faudrait que j’ai honte peut-être ?

Etrangement, ce n’est pas l’homme marié et qui couche ailleurs qui est visé, mais c’est bel et bien moi. Parce qu’une femme ne doit pas toucher au mari d’une autre. Mais coté masculin, il est admis qu’un homme s’envoie en l’air avec la femme d’un autre, ça ne fait jamais autant réagir.

Pourquoi ? Qu’ai-je fait de mal, sinon profiter de ce que la vie m’offrait ? Je vais vous le dire.

Mon défaut, c’est d’assumer ce que je fais, tout le temps et de le dire, de l’avouer. Parce que la morale dit « c’est mal », ca ne se fait pas, bref, cela ne serait pas convenable lorsque l’on est une jeune personne éduquée, respectueuse, et bien sous tous rapports. Mais on a tous cette part de petit démon en nous, et puis bien évidement les besoins physiques naturels, que l’on n’exprime pas par pudeur, par honte parfois, et parce que parler de cul est un tabou pour la société tout entière.

La plupart des gens qui lisent ce blog étant des hommes, je doute qu’ils se passent de sexe très longtemps. En fait, ils couchent dès qu’il peuvent, bien souvent avec la première venue, et sous prétexte que cette « personne » ne leur convient pas, ils ne poursuivent pas la relation. Et repartent en chasse.

Bien sûr, ils ne se sentent pas coupables, d’utiliser les nanas comme des kleenex.

Bien sûr, ce n’est pas de leur faute si a nana était un « mauvais coup ».

Bien sûr, ce n’est pas leur problème si la nénette a couché sans broncher en espérant qu’il y aurait une suite à l’histoire et que maintenant elle se lamente devant son téléphone qui ne sonnera plus.

Bien sûr, bien sûr, bien sûr…

Le mâle tout puissant a parfaitement le droit d’essayer, de faire des tests comparatifs, de prendre son pied quand il en a envie, mais surtout sans culpabiliser.

Parce que c’est NORMAL pour un homme… n’est-ce pas ?

En tant que femme, je n’ai pas le droit de faire cela. Non !

En tant que femme, qui se respecte et respecte les autres, je ne dois surtout pas dire que j’ai des envies naturelles, que j’ai des besoins humains, que j’aime prendre du plaisir.

En tant que femme, je dois rester sagement dans mon coin à attendre que le Prince charmant vienne frapper à ma porte un soir pour m’enlever sur son cheval blanc, attendre l’amour en rêvant à ma fenêtre et en chantant « un jour mon prince viendra ».

Parce que je crois au grand amour, et que je ne m’abandonnerai que dans les bras de mon futur mari, qui n’aimera que moi…

Parce que c’est comme cela que j’ai été éduquée…

Parce que culturellement, c’est ce qu’il y a de correct.

Parce que la société est basée sur des principes de chasteté pour la femme jusqu’au mariage et qu’elle a assez peu évolué depuis la nuit des temps (qui a inventé la ceinture de chasteté ? Certainement pas une femme, mais bel et bien un homme pour se garder sa propriété)

Dois-je rappeler que ces principes sont toujours d’actualité dans certains pays ? Que des femmes du Maghreb et d’Afrique se refont faire un hymen avant de rentrer au pays ?.

Parce que la femme n’a pas le DROIT au plaisir mais qu’elle a en revanche le DEVOIR conjugal (dois-je rappeler que l’excision, pratique des plus barbares, existe encore pour ne réserver le plaisir qu’à l’homme pendant que la femme n’a que le droit de souffrir?)

Parce que l’homme a le droit d’aller aux putes pour se déniaiser et assurer comme une bête le soir de sa nuit de noce.

Parce que la femme doit rester pure pour son mari (les hommes qui fantasment sur les jeunes vierges existent, le tourisme sexuel existe, les harems existent…)

Dring dring, réveillons-nous!!!

On n’est pas chez Disney,

mais In Real Life !!!

C'est le syndrome de la belle au bois dormant, je crois bien, si je me souviens de mes cours de psycho... Mais cela remonte à bien loin, non? Le fait de s'éveiller à l'amour après une longue attente, et de s'être préservée pour l'HOMME, le vrai, le pur, fait pour soi... Mais il faut arrêter de rêver, on est au 21e siècle...

Je ne cherche pas à me donner bonne conscience, car de toutes façons, je n’ai pas mauvaise conscience non plus. Je ne cherche pas à me donner le beau rôle vu qu’aucun rôle n’est idéal. Oui, son statut d’homme marié m’a arrangé, tout comme mon indépendance et mon indifférence a sa situation familiale l’arrangeaient lui.

Je suis CONTRE ces comportements et je ne me permettrais pas de tromper mon homme ni qu’il me trompe sans le flanquer à la porte directement sans seconde chance car je l’ai déjà fait (une des raisons de mon célibat). Mais je suis contre ces comportements lorsque le couple est existant. Dans ce cas, il ne s’agissait pas d’une histoire d’amour, mais bel et bien d’une histoire de cul, alors où est le mal ?

Perso, je pense qu’il y a deux types de personnes : Il y a les femmes qui chassent chaque week-end et zappent tout le temps, avec les risques que cela comporte autant niveau perte de temps, que risque de tomber sur des dingues, ou risques d’attraper toutes sortes de choses (faut-il rappeler que peu d’hommes aiment les préservatifs ?), de se retrouver dans des situations inextricables, et j’en passe…

Il y a aussi les femmes qui se choisissent un partenaire régulier, qui préfèrent le confort d’un homme connu régulierement.

Laquelle est la plus salope des deux ?

Maintenant, j’ai des principes, et j’avoue ne pas savoir comment j’ai pu vivre une histoire pareille, oui, mais qui peut se permettre de juger sans savoir ? Si j’avais été si psycho-rigide, je n’aurais jamais touché à cet homme, je serais restée dans mon coin, avec mes envies inassouvies, sans homme pendant deux ans, à me morfondre, à être en manque, frustrée, coincée, et a en devenir invivable, insupportable pour tout mon entourage et extrêmement agressive avec la Terre entière, comme la plupart des frustrés agressifs chroniques présents sur les chats.

Il y a des gens qui osent vivre leurs envies pleinement.

Il y en a d’autres qui garderont toujours leurs désirs enfouis comme des fantasmes inavouables et innavoués.

Chacun est maître de ses choix de vie.

Je n’ai pas d’explication à mon comportement, mais qui peut assurer agir toujours selon les bons principes bien établis ? On ne juge pas les gens et la vie fait souvent vivre des situations étranges. Soit on saisit sa chance, soit on la laisse passer.

Il y a la vie des romans, des séries télé et des films à l’eau de rose plein de morales et de principes. Et puis à coté il y a la vraie vie, la réalité, les gens, les situations, les circonstances. Cette histoire m’a apporté ce qu’il me manquait à l’époque, je ne lui en demandais pas davantage.

Une femme qui trompe son mari est une salope,

Un homme qui trompe sa femme est un macho, voire un séducteur

Une femme qui se tape un mec marié est une salope

Un homme qui se tape une femme mariée est un charmeur

Une femme qui se tape plein de mecs est une salope

Un homme qui se tape plein de femmes est un collectionneur

Une femme qui aime le sexe est une salope

Un homme qui aime le sexe est un mâle

Bref, où est l’égalité dans tout cela ?

Ce qui choque, au fond, ce n’est pas tant que j’ai eu une relation avec un homme non libre, comme une belle inconsciente sans principes et sans valeurs.

Ce qui choque, c’est que je l’assume parfaitement,
alors que je suis une femme.

Parce que CULTURELLEMENT, ça ne se fait pas…

Et il y en a que cela met mal à l’aise, parce que cela les confronte à leur propre image…